Yet another search

La stupidité humaine ne cessera jamais de m’étonner. J’ai vécu des siècles, plus longtemps que la majorité des êtres vivants foulant le sol de cette terre, et j’ai vu le monde évoluer. J’ai vu les mentalités changer, les propos se modifier, les portes s’ouvrir vers de nouvelles façons de penser prônant la diversité. Des fils d’actualité présentant de grandes personnalités publiques avides de démontrer leur ouverture d’esprit face à un monde en constante évolution dans lequel on prétend désormais ouvrir les bras à toute personne qui dit s’identifier d’un sexe autre que celui imposé par la nature, d’une sexualité autre que celle étant ‘la norme’ depuis la nuit des temps. Diable, j’ai même vu des articles prétendre que l’humanité était prête à avoir des relations intimes avec des robots et des extraterrestres… Certes, il y aura toujours ceux à l’esprit bien fermé, mais cela n’empêchera pas le monde de changer de lui-même jusqu’à un certain point.

Et malgré tout ceci, malgré cette apparente image de l’humanité prête à se lancer dans davantage, les êtres comme moi sont encore et toujours reclus dans un coin sombre de l’existence. Comme si nous n’étions rien de plus qu’une vermine peuplant leur monde, une maladie contagieuse à éradiquer avant qu’elle ne les tue tous les uns après les autres. Oh si seulement ils savaient… S’ils savaient comme nous aurions aimé faire parti de tous ces beaux grands discours, toute cette vague d’acceptation. S’ils savaient comme nous sommes en mesure d’en faire de même, de les reclure dans les tréfonds de leur pittoresque existence jusqu’à ce qu’ils nous supplient de les laisser nous inclure dans ce pathétique monde qu’ils ont créé… Ils ne sont pas tous ainsi me dira-t-on, mais nous ne sommes pas tous des monstres et pourtant on nous place tous dans le même moule pré-fait qui sied à leur mentalité dysfonctionnelle que certains des nôtres appliquent comme si ça allait leur permettre de se faire accepter…

D’un monstre à un autre, ce n’est pas ainsi que fonctionne l’humanité. Elle fait ce qu’elle veut, prend ce qu’elle veut, qui elle veut… et je suis plus que disposée à découvrir si elle a osé m’arracher le seul être en ce monde qui arrivait à poser les yeux sur moi, sur qui je suis réellement sans me cacher. Le temps a passé et aucune piste digne de ce nom ne semble se dessiner pour me donner ces fichues réponses que je cherche pourtant désespérément sans pour autant chercher à me faire remarquer. Je sais que d’autres veulent savoir, qu’on suppose que je sais parce que j’étais près de lui, mais c’est bien là le drame de cette situation. Je ne sais pas. Peu importe où je cherche je ne trouve pas même si jour après jour, nuit après nuit, j’enfile cette peau humaine, normale, et vais écouter aux portes de tous.

Ce soir ne fait d’ailleurs pas exception à la règle. Les bars et boîtes de nuit m’ont toujours semblé être un endroit potable pour obtenir quelques informations. Après quelques verres il est facile de devenir volubile, parfois après un peu plus, mais me mouiller n’a jamais été un souci de toute façon. J’ai été tant de choses que le naturel me colle à la peau sans que je n’aie besoin de faire le moindre effort désormais. Il suffit de trouver le bon visage et de se lancer et quel départ ce soir, je dois dire que je me suis surpassée dans le choix du lieu. L’aquarium a rapidement capté mon regard, poissons captifs qui ne demandent qu’à se faire libérer. La scène animée, la salle bien installée, le bar vers lequel je ne peux m’empêcher de me diriger après avoir brièvement observé le reste.

Je m’y pose avec un sourire à m’en tordre les tripes de dégoût en faisant signe au barman d’approcher pour que je puisse commander. On ne va pas au bar sans boire si on espère se fondre dans le décor un minimum… et on dévore les hommes des yeux aussi si j’en crois ce que j’observe autour de moi. Et bien, elle promet cette soirée.

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